Jean-Michel Frank

Les premiers appartements qu’il aménage sont celui de Pierre Drieu La Rochelle en 1921 ainsi que celui de l’éditeur Nancy Cunard sur l’île Saint-Louis en 1924. En 1926, il est chargé d’aménager les salons et le fumoir de l’hôtel Bischoffsheim, place des Etats-Unis, pour Charles et Marie-Laure de Noailles; les murs du fumoir sont recouverts de parchemin. Cette installation va le révéler au Tout-Paris. Deux ans plus tard, il décore le domicile du milliardaire Templeton-Crocker à San Francisco, cette réalisation extrêmement luxueuse consacre son style.

En 1930, il s’associe à l’ébéniste Adolphe Chanaux et crée des meubles, objets et luminaires minimalistes, pour lesquels il utilise des matières comme la paille, le cuir, le galuchat, le mica, le plâtre ou le parchemin. Ensemble, ils développent diverses techniques de façonnage spécifiques dont le chêne sablé. En parallèle à son travail effectué pour des particuliers fortunés, Jean-Michel Frank décore les boutiques de plusieurs créateurs de mode tels que Robert Piguet, Lucien Lelong ou Elsa Schiaparelli. Le succès est immédiat et suite à la décoration des demeures des milliardaires Jorge Born et Nelson Rockefeller, les commandes prestigieuses affluent.

Désormais, Jean-Michel Frank est reconnu à l’international. Devenu directeur artistique de la société Chanaux & Cie, il réunit autour de lui des artistes comme Christian Bérard, Emilio Terry ou Alberto Giacometti; ce dernier, réalise pour Frank des objets et des luminaires – en terre cuite en plâtre ou en bronze – pendant près de douze ans. En 1935, il ouvre une boutique au numéro 140 rue du faubourg Saint Honoré. En 1939 les ateliers Chanaux ferment définitivement et en juillet 1940 Jean-Michel Frank quitte la France et débarque à Buenos Aires en Argentine. Il se donne la mort à New York en 1941.